Le Cristal de Meloroth

Épopée Fantastique

posté le mercredi 14 janvier 2009 à 18:10

Chapitre 4, troisième Partie

     - Merci! Merci beaucoup, m'sieur, c'est vraiment gentil de nous avoir aidé. On voit pas souvent des gens de votre genre dans le coin. Enfin, le genre de gens qui aident des paysans.

     - Ce n'était que mon devoir, Madame, ne me remerciez pas pour si peu, répondit Mogron à la rescapée qui avait engagé la conversation sur le chemin du retour.

      Il n'était pas aussi indifférent à leur cause qu'il le laissait paraître. Après l'impatience due au retard qu'il prenait sur le reste de sa quête, et à la confrontation avec la classe paysanne (toujours troublante après des semaines passées à rencontrer des nobles ou des bourgeois), il prenait toujours goût à rendre service aux plus pauvres. C'était après tout eux qui en avaient le plus besoin, car déjà accablés par les autres classes.

      Il aimait bien la sensation que de telles rencontres procuraient : d'habitude il avait l'impression d'être un mercenaire, les nobles notamment faisaient appel à lui comme tel. Cependant, avec des membres du Tiers État, il se sentait professeur. Leur ignorance n'était pas voulue, et il étaient souvent avides d'en savoir un peu plus sur certains sujets. Le mauvais côté était qu'il n'avait pas le temps de leur apprendre grand chose, et ils réutilisaient souvent des informations incomplètes ou erronées selon ce qu'ils en avaient compris.

      La femme repris :

      - Oh, mais si! Vous savez pas ce que ça représente pour nous, c'est comme un miracle. Vous avez peut être l'habitude de sauver des gens, mais nous on a pas l'habitude de se faire sauver comme ça! »

Mogron n'avait en effet jamais pensé a ce point de vue. C'était tellement automatique de se porter au secours des autres... C'était un réflexe et il ne s'était jamais posé la question de ce que cela faisait aux gens. Il ne s'en sentait que plus décidé dans sa mission. Cela était grisant d'être un héros.

      Mogron mit fin à la conversation peu après, car ils allaient arriver au hameau. Il ne fallait pas qu'il s'attarde de trop, il allait rendre leurs biens et leur femme à ces hommes et repartir aussitôt : une autre quête l'attendait et il était bien décidé à en démêler tous les secrets.

 


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