Le Cristal de Meloroth

Chapitre 4 :

L'ordre et le juste

      Mogron chevauchait fièrement son destrier caparaçonné en quête de personnes à secourir. Cela faisait près de six ans qu'il parcourait le Meridilen en rependant la justice parmi les hommes. Il aimait ce qu'il faisait, et prenait très au sérieux le fait de protéger les gens de l'injustice. Il avait entendu parler, par le biais d'une patrouille de miliciens, que le sud de l'Etat était cible d'actes terroristes dont le but était encore inconnu, et c'était l'occasion pour lui de prouver une nouvelle fois sa détermination.

     Depuis la matinée, il n'avait pas encore rencontré de troubles importants. Juste des histoires de terres entre fermiers ou des conflits entre villageois. Cela l'avait ennuyé, mais c'était son devoir de régler de telles affaires : il était Paladin et se devait de respecter ses obligations.

      Mogron en appela à sa foi pour le diriger vers un groupe d'hérétiques à pourfendre. Son instinct lui fit prendre un petit sentier qui s'éloignait de la route principale et s'enfonçait dans un petit bois dont les arbres aux branches frémissantes semblaient lui ouvrir le chemin en une haie d'honneur.

      Le Paladin suivit le sentier pendant quelques minutes avant d'arriver à un hameau de quatre chaumières. Étonnamment, personne ne vint à sa rencontre. Mais lorsqu'il fut arrivé au centre du village, il entendit des mouvements provenant de son dos. Immédiatement, l'homme en armure leva la main et se retourna sur sa selle, et une lumière aveuglante jaillit de sa paume.

      Des cris de surprise retentirent et Mogron en profita pour déclarer :

      - Paix, mes amis, je ne vous veux aucun mal. Je suis Mogron, Paladin au service de Jehemash. Je vous suis venu en aide.

      La Lumière s'estompa et et Mogron vit qu'un des villageois était tombé. Les autres étaient encore à moitié aveuglés, mais tous avaient baissé leur arme... si l'on pouvait appeler ça des armes. Ces pauvres hères étaient équipés de haches de bucheron.

      Mogron alla attacher son cheval près d'une chaumière et se dirigea à pieds vers le groupe. Les hommes, ne sachant que faire, restèrent coi devant le chevalier à l'allure conquérante. Ce dernier s'arrêta a une distance raisonnable, et, ne voulant pas les brusquer, attendit patiemment qu'ils fassent le premier pas.

      Au bout d'un moment l'un d'eux se décida enfin à prendre la parole :

      - Vous êtes pas un enfoiré d'brigand, ça c'est sûr. Et vous êtes vraiment un Paladin? Vous défendez les pauvres gens comme nous?

      Ces gens manquaient vraiment d'éducation. D'un autre côté, leur rôle n'était pas de posséder la connaissance. Il sentait qu'il allait regretter de s'être arrêté ici, mais ces pauvres gueux étaient des créatures de Jehemash tout autant que lui, et avaient visiblement besoin d'aide. Aide qu'il était certainement capable de leur apporter.