Le Cristal de Meloroth

      Ce ne fut que quand elle entendit résonner un rire tonitruant qu'elle comprit ce qui s'était passé. Cela lui fit un grand choc, et elle resta quelques instants dans un état second. De petites boules de flammes à l'apparence de têtes ricaneuses vinrent s'écraser contre ses protections, mais elle ne réagit pas. Elle ressentait un sentiment de détresse et de solitude tellement fort, qu'elle aurait voulut mourir immédiatement.

      Abareth était mort. Ils n'avaient même pas eut le temps de se dire au revoir. Il avait complètement disparu, il ne restait même pas une seule trace de son corps. Kaëla baissa lentement les yeux sur ses habits, et poussa un cri de surprise. Le liquide qui avait giclé était du sang... son sang à lui! Elle était sur le point de succomber sous la pression qui broyait ses entrailles.

Mais, au milieu de son délire, elle entendit une nouvelle fois le rire diabolique de l'assassin et sa fureur contint sa détresse. Ce démon venait de tuer de sang froid une des personnes auxquelles tenait beaucoup Kaëla, et cela semblait lui procurait une grande jouissance. Elle allait le faire souffrir! Elle se releva et le rire cessa.

      L'homme qui se tenait une dizaine de mètres en face de lui était impressionnant. Physiquement, il n'avait rien de particulier : il était vêtu d'une grand cape rouge et bleue, qui le désignait comme un Mage des Éléments. Il portait aussi un médaillon qui représentait une gueule de dragon surmontée d'un tourbillon . De vue, il semblait proche de la quarantaine, et on aurait pu le confondre avec n'importe quel autre Mage, s'il ne possédait pas cette expression de plaisir intense sur le visage.

     Kaëla consolida ses protections en miettes. L'assassin n'avait pas essayé de la tuer, il voulait juste s'amuser et voir si elle allait craquer. Elle n'allait pas se laisser faire, il allait le regretter. Elle le fusilla du regard, le visage encore mouillé par les larmes et le sang, puis passa à l'attaque. Elle prépara le maximum de sorts qu'elle pouvait lancer en même temps, mais, avant qu'elle puisse les lui envoyer, son adversaire la bombarda, toujours souriant.

      Kaëla comptait sur sa protection pour retenir les attaques du Mage des Éléments le temps de passer à l'attaque. Cependant, lorsque les premiers traits de feu arrivèrent sur la barrière invisible, cette dernière implosa . Kaëla eut à peine le temps de se décaler, et elle fut légèrement brulée au bras gauche. La douleur fut comme un stimulant, elle envoya immédiatement ses attaques, mais l'autre était tellement rapide... Elle était obligée d'utiliser les sorts qu'elle avait préparée pour se défendre.

      Il vint un moment où elle fut à cours d'imagination, et son adversaire n'avait pas l'air de faire beaucoup d'efforts. De plus elle commençait à fatiguer, et était obligée de reculer petit à petit en recréant ses barrières... Jusqu'à ce qu'elle n'arrive plus à lever le pied. En renforçant ses défenses, elle regarda ses jambes et vit avec horreur qu'elles avaient gelées. Il avait réussi à passer ses défenses.

      Elle ne pouvait plus tenir, il fallait qu'elle tente la seule chose possible en espérant que cela marche. C'était un sort que tous les types de Mages apprenaient, mais que très peu utilisaient, car il révélait l'étendue du pouvoir de son lanceur. Elle mis fin à tous les sorts de protection en cours et lança autour d'elle son énergie, elle l'envoya en avant et elle dissipa lentement tous les sorts lancés pas l'ennemi.

      Le Mage ne semblait pas avoir peut, au contraire, il semblait ravi... Il fit la même chose et en quelques instants, les deux vagues se réunirent. Il n'y eut aucune onde de choc, mais chacune poussait sur l'autre. Soudain, la jeune femme suffoqua, elle avait la sensation d'être dévorée vivante. Son adversaire avait bien plus de puissance qu'elle, même à l'état brut... Elle ne pouvait rien contre lui.

      Ses yeux ne voyaient plus grand chose, elle était au bord d'un gouffre sans pouvoir se retenir... Elle était poussée petit à petit jusqu'aux limites de ses forces. Soudain, la pression se relâcha et une grande lassitude s'empara d'elle. Elle entrevit des éclats de couleur avant de fermer les yeux et de s'effondrer. La dernière chose qu'elle entendit avant de sombrer fut le rire diabolique de celui qui avait tué son ami.